Dans la sous-conscience, une division artificielle est implantée dès l’enfance entre, d’un côté, les sons (comme par exemple les bruits qui nous entourent) et, de l’autre, les notes musicales.
Pour prendre un exemple précis, un de mes élèves m’a écrit :
« Je n’ai jamais réussi à déchiffrer les hauteurs des notes et les intervalles. Pour moi, c’est comme si c’était du chinois. Puis, j’ai découvert le chant harmonique et cela a été bouleversant. Pour la première fois, j’ai entendu ma voix et cela a été un vrai plaisir de chanter. Sauf que bien entendu… quand les partitions reviennent, le problème de déchiffrage se pose de nouveau, et avec lui, l’anxiété qui lui est liée. »
Et c’est un problème que la plupart des gens ont expérimenté.
Mais qu’est-ce que c’est qui pose le problème réellement?
Ce problème est-il situé au niveau technique ? Est-il lié à la manière dont le solfège est enseigné ? Il existe pourtant des méthodes d’apprentissage très diverses, expérimentées et éprouvées par des générations d’élèves.
J’ai découvert qu’une des facettes, je dirais l’une des racines de ce problème, se situe au niveau psychologique.
De fait, le cerveau est conditionné pour séparer les bruits qui nous entourent ET les notes musicales. Eh oui ! Depuis toujours, on est habitué à mettre, d’un côté, les bruits, et DE L’AUTRE, les notes.
Cette division est à ce point ancrée dans le cerveau, qu’elle devient un obstacle insurmontable à l’évolution de la perception auditive.
Mais n’oublions pas que cette division est artificielle. Pensez comment un enfant apprend à parler. Pendant une période du temps, il entend toutes sortes de sons et au moment venu, trouve le système du langage dans la soupe sonore d’origine.
La musique est aussi un langage. Mais pour la sous-conscience, la division installée dont je parle, est un obstacle beaucoup trop haut à surmonter. Car dans le mental, l’idée est ancrée que les notes ne sont pas la même chose que les autres bruits. Pouf… Foutu, comme on dit en bon français!
Pourtant la solution est assez simple : il faut re-créer la liaison entre les notes et les autres sons. LES NOTES FONT PARTIE DU SPECTRE SONORE, DE LA GAMME PLUS LARGE QUI NOUS ENTOURE TOUT LE TEMPS !
Catherine Jackson, la mère de Michael Jackson (lequel avait l’oreille absolue depuis son enfance) raconte que son fils avait très tôt exprimé un intérêt pour la musique. À l’âge de 3 ans, il pouvait par exemple écouter le bruit de la machine à laver et, danser sur ces sonorités. Pour lui, la machine à laver ne faisait pas de bruit : elle faisait de la musique sur laquelle il était possible de danser.
Or la plupart si ce n’est tous les enfants font de même. Tant qu’ils sont jeunes, ils sont libres de cette division entre bruits et musiques. Et de ce fait, beaucoup de bruits qu’ils perçoivent sont, pour eux, de la musique.
Et je dis qu’il est possible de les introduire à la musique sans pour autant, créer un conflit inutile ou bien de retrouver l’harmonie psychologique de l’écoute musicale. Cela facilitera la vie de l’enfant et lui donnera accès à la source inépuisable de la créativité qu’est le monde sonore.